Meirieu, Philippe (1994: 95) Apprendre... Oui, mais comment? Issy-les-Moulineaux: ESF.
Darrault-Harris, Y. (2003: 50). "Les figures de l’autorité. De l’espace familial à l’espace scolaire", Enfance et Psy (22).
Robbes, B. (2016: 91). L’autorité éducative dans la classe : Douze situations pour apprendre à l’exercer. Paris : ESF Editeur.
Venant de Finlande où la relation pédagogique prend le plus souvent une forme bien plus symétrique qu'en Suisse, je crois profondément en l'importance de cette relation dans l'apprentissage de mes élèves. Je crois avant tout que tout bon enseignant a été inspiré par un ou une professeur qui a eu une influence profonde dans leur vie et leurs apprentissages, et c'est l'envie d'être "ce prof" à leurs élèves qui les pousse à faire ce métier. Du moins, c'est mon cas.
Ainsi, je suis convaincue que l'entretien d'une bonne relation pédagogique est une tâche primordiale dans le quotidien d'un enseignant, et qu'il touche tous les moments pédagogiques du début jusqu'à la fin du cours. Le respect mutuel est la base de cette relation. D'une part, l'enseignant accepte le fait qu'il travaille avec des personnes avec leurs propres envies, soucis et besoins. De l'autre part, les élèves considèrent leur enseignant comme digne de leur attention et respect. Cependant, ce respect ne vient pas de soi - il se mérite. L'enseignant doit se montrer compétent aussi bien dans sa discipline que dans la relation qu'il entretient avec ses élèves.
Dans la mesure où la relation pédagogique est forcément en partie dissymétrique (par le fait que l'enseignant dispose des connaissances et de l'expérience que les élèves n'ont pas), l'enseignant s'engage également à tout faire pour que ses élèves apprennent, et à mon sens cela doit se manifester dans son enseignement: il doit mettre en place des moments d'enseignement-apprentissage qui permettent à tous d'apprendre. Il n'y a rien de plus important dans la construction et l'entretien d'une relation pédagogique que de montrer aux élèves que l'on tient à ce qu'ils apprennent.
C'est par ces moyens que, de jour en jour, j'entretiens une relation affective saine avec mes étudiants . A vrai dire, je n'ai jamais eu beaucoup de soucis à cet égard avec mes élèves. Je crois que le secret est de reconnaître la singularité des personnes, et de construire cette relation comme n'importe quelle autre: en étant quelqu'un de respectueux et de fiable. En étant à l'écoute. En voulant sincèrement le mieux pour l'autre et en l'aidant à se fixer des objectifs et à les atteindre. En croyant en lui. Et, en tant qu'enseignant, en sachant être le plus proche possible, en gardant tout de même la juste distance.
L'enseignant doit faire preuve d'autorité et non pas de force. Comme expliqué plus haut, la relation que j'entretiens avec mes élèves est basé sur le respect mutuel et l'assurance que les élèves ont de mes compétences en tant qu'enseignante (aussi bien disciplinaires que didactiques et pédagogiques). Comme le dit bien Marcelli (2009: 128),
"Bien que cette relation soit asymétrique, un lien de confiance réciproque entre deux êtres humains doit s’établir où l’un renonce au privilège d’utiliser sa force ou sa séduction et l’autre lui accorde en retour une prime d’autorité, reconnaissance supérieure à la soumission craintive provoquée par la force ou au sentiment d’aliénation soumise suscitée par la séduction."
Ainsi, la relation que j'ai avec mes élèves est un rapport de respect mutuel et non pas de force.