Chevallard, Y. cité dans Perrenoud, P. (1998). "La transposition didactique à partir de pratiques: des savoirs aux compétences". Revue des sciences de l'éducation , 24 (3), pp. 487-514.
Quelles transformations les savoirs doivent-ils subir pour devenir enseignables ?
Chevallard, Y. (1986). La Transposition didactique: du savoir savant au savoir enseigné. Grenoble: La Pensée Sauvage.
ÉTAPES D'UNE TRANSPOSITION DIDACTIQUE
Je considère que l'un des aspects les plus fondamentaux lié aux apprentissages faits à l'école est qu'ils ne doivent pas servir uniquement à résoudre des problèmes dans le cadre scolaire et aux examens, mais également (et avant tout) dans le monde hors école, dans des contextes plus complexes et variés. Du point de vue des élèves, la seule chose qui importe réellement est le rendement des apprentissages: la question qui se pose implicitement dans chaque situation d'enseignement-apprentissage est si l'énergie consacré pour l'apprentissage va générer des connaissances utilisables et transposables dans d'autres contextes. C'est pour cette raison que la transposition didactique (aussi bien externe qu'interne) est primordial: comment faire pour que les élèves acquièrent un socle commun de connaissances utile et utilisable, sans devoir fournir un effort non nécessaire?
Comme j'ai expliqué dans des sections précédentes, je passe un temps considérable à préparer mes leçons, à choisir les matériels et les activités que je considère nécessaires pour permettre à mes élèves d'apprendre. Je considère que le travail fait en amont est tout aussi important, si ce n'est plus important que nos actions pendant les leçons: si les activités sont bien réfléchies et permettent aux élèves contextualiser les savoirs, la présence de l'enseignant n'est nécessaire que quand des questions surgissent. Je pense également qu'il est important de ne pas perdre de vue l'étendue des connaissances globale que l'on souhaite que les élèves atteignent au bout d'une séquence ou de l'année/de la formation: il faut pouvoir garder dans l'esprit l'intégralité des savoirs à transmettre pour arriver à les désyncrétiser et à procéder à une programmation des contenus qui permet une progression ascendante et cohérente.
Le travail de transposition didactique que j'effectue avant chaque cours repose sur deux principes et les questions qui y sont liées:
En tant qu'enseignante de langue, la première question que je me pose concerne donc les situations communicatives dans lesquelles mes élèves vont pouvoir utiliser ce qu'ils vont apprendre pendant les cours. Les activités d'apprentissage que je vais ensuite proposer aux élèves se reposent sur ce contexte, l'objectif final étant toujours une activité de communication orale ou écrite.
Comme le dit si bien Philippe Perrenoud (1998), il n'y a pas de savoirs sans pratique et il n'y a pas de pratique sans savoirs; les deux sont interdépendants. C'est pour cela qu'il est important de connaître dans quelles pratiques sociales les activités scolaires s'inscrivent, et quelles connaissances et compétences l'école doit transmettre pour permettre aux élèves de surmonter des obstacles dans la vie réelle. Le rôle principal des enseignants aujourd'hui est de faciliter l'accès des élèves aux savoirs, puisque les savoirs savants sont à portée de tous grâce aux nouvelles technologies. Il importe donc d'investir un effort considérable pour concevoir des cours bien programmés, où les savoirs savants ont subi les transformations nécessaires pour être adaptés au niveau et aux besoins des élèves. Les transformations de la société depuis le début de l'ère numérique justifient donc mes choix didactiques concernant la transposition des savoirs.
Perrenoud, P. (1998). La transposition didactique à partir de pratiques : des savoirs aux compétences. Revue des sciences de l'éducation, 24(3), 487-514