Rétroaction

L'école - Pourquoi?

Basé sur Meirieu, P. (2004) Faire l'école, faire la classe. Paris: ESF.

1. L'école, pas seulement un service mais une institution

• La qualité d'un service se mesure à la satisfaction des clients - souvent la vue des parents et des élèves qui veulent apprendre aux enseignants comment enseigner. On entend souvent que "ça va pas assez vite": les parents ne sont pas satisfaits du rythme de l'enseignement.
  • Bien individuel
    • Aux Etats-Unis on observe uniquement un enseignement programmé où chacun avance à son propre rythme, chacun dans leur propre sens
  • Nous sommes passés de la toute-puissance de l'institution à la toute-puissance des élèves, mais les choses sont en train de changer.
• La qualité d'une institution se mesure à la capacité à faire vivre des valeurs, e.g. la patience
  • Bien commun, et l'importance d'avancer ensemble: il faut que le groupe-classe collabore
  • Il faut une différenciation, mais est-ce qu'elle est seulement positif? On pourrait dire que les élèves n'apprennent pas à vivre en communauté à cause de la différenciation scolaire

2. l'école est un espace public

• L'école n'est pas fondée sur l'emprise identitaire mais sur une possibilité de vivre ensemble.
• Il faut permettre l'élève de garder ses convictions personnels, mais il faut également être au clair sur ce qui est autorisé et ce qui n'est pas autorisé
  • e.g. le voile: être complètement couverte n'est pas autorisée mais le port du voile est autorisé

3. Pour faire exister un espace public dévolu à la transmission des connaissances, l'École doit suspendre les contraintes de la production et considérer qu'il est toujours plus important de " comprendre " que de " réussir". Meirieu, P. (2004) Faire l'école, faire la classe. Paris: ESF.

• Jean Piaget:
  • Réussir, c’est chercher à résoudre un problème « à l’économie », en faisant appel à des compétences préexistantes ou à des personnes compétentes.
  • Comprendre, c’est prendre le temps de repérer les obstacles et d’intégrer les mécanismes. Comprendre, c’est apprendre pour transférer.

4. L'école doit être à elle-même son propre recours

• Cours de soutiens, personnes d'appui, forums de travail: e.g. les enseignants se relayent pour aider les élèves en difficulté
• Il faut apprendre à apprendre: beaucoup d'élèves n'ont pas appris d'autres manières que l'apprentissage par cœur/à l'ouille, mais au secondaire II cette technique ne fonctionne plus puisqu'il y a trop de matière
• Il faut amener les élèves à avoir une culture générale, e.g. en les amenant à des expositions, concerts, cinémas. Il faut préparer les élèves à recevoir la culture.
• Aider à s'orienter: remettre en question les choix des élèves s'ils ne sont pas faits pour le secondaire II, réorienter

5. L'école doit instituer l'humanité dans l'homme

• Les finalités de l'école: ce qu'un gouvernement veut pour sa nation (les ministres de l'éducation)
  • Transmettre. Projet culturel: assurer le lien entre les générations.
  • Instituer l'école. Projet politique: école est un espace public qui est dévolu à la recherche de la VÉRITÉ. Remise en question incessant de tous les savoirs
  • Faire advenir l'humanité dans l'homme: avoir comme souci que chaque élève est capable de penser par lui-même.
    • Les règles: "pas de téléphone portable": finalité de protéger les enfants de tous les effets néfastes des smartphone: il est également de la responsabilité de l'école de protéger les jeunes de tout ce qui pourrait y avoir de mauvais dans les sociétés, et leur apprendre à se protéger et à protéger la génération suivante.

L'école - Comment?

Un bon cours s'adresse à la tête, au cœur et à la main. - Johann Heinrich Pestalozzi

• L'importance de la formulation d'objectifs d'apprentissage, parce que cela est fondamental pour l'identification des méthodes appropriées

4 modèles d'enseignement

1. Modèle humaniste: Accent sur la personne (apprentissage continu et omniprésent)
   • La découverte, le projet…
   • Carl Rogers: non-directivité. L'élève choisit de quoi il a besoin pour développer sa personnalité
   • Toutes les écoles qui ont repris la non-directivité (écoles Rudolph Steiner)
2. Modèle démocratique: Accent sur les interactions entre les personnes et sur l'éducation à la démocratie. Tous les courants qui développent l'esprit démocratique et la collaboration entre les élèves s'inscrivent dans ce modèle, e.g. Piaget et Dewey. L'idée principale est que c'est parce que les élèves collaborent qu'ils apprennent (socio-constructivisme).
   • travail en équipe, apprentissage collaboratif
   • Piaget, Dewey
3. Modèle cognitif: Accent sur les processus cognitifs. Basé sur les neurosciences, l'intelligence artificielle. L'enseignement basé sur la résolution de problèmes et les études de cas, tout cela étant autogéré (Bruner): la métacognition est capitale.
   • Bruner
4. Modèle programmé: Accent sur les nouvelles technologies de l'instruction. L'enseignement se fait par les technologies, permet à l'enfant d'être autonome et de "driller" les savoirs. Conceptions béhavioristes, modification de comportements, enseignement programmé.
   • Skinner

Méthodes d'enseignement

• L'usage extrêmement extensif de l'expression, mais trois acceptions dominantes:
  • Courant pédagogique qui promeut des finalités éducatives en suggérant un ensemble cohérent de pratiques: "méthodes actives"
  • Type d’activités visant à permettre certains apprentissages ou à développer certaines capacités: "méthode d’enseignement programmé"
  • Outil lié à un objectif déterminé : "méthode situation problème"
• Le choix des méthodes découle des stratégies d'enseignement, qui à leur tour dépendent des domaines et des niveaux que l'on veut solliciter:

Démarches en parallèle avec les stratégies

• Inductive
• Déductive
• Analogique: utiliser un processus déjà connu et le transposer à un nouveau contexte
• Dialectique: mettre les notions en opposition

Le triangle pédagogique de Jean Houssaye: l'un des meilleurs outils pour préparer un cours

AXE ENSEIGNER (enseignant enseigne, l'élève écoute) --> rôle de l'enseignant: transmettre, transposer, institutionnaliser, "faire accoucher le savoir". Vérifier que les savoirs transmis soient bien compris. Rôle de l'apprenant: écouter, faire les exercices, déconstruire les savoirs qui ont été construits par enseignants + restituer les savoirs.

• Méthodes: incitative, explicite, active, maïeutique (accoucher de son savoir par questionnement. Les élèves ont déjà le savoir, il faut le faire ressortir. Faire confiance à la capacité de l'élève de savoir: pas orienter, pas donner de réponses), heuristique (les étudiants découvrent par eux-mêmes un savoir nouveau), méthode puzzle
• Stratégies: présentation magistrale, puzzle (phase I - préparation du savoir, phase II - dispense du savoir: se situe dans l'axe enseigner si le puzzle fait partie du dispense du savoir), démonstration, cours dialogué
• Outils:
  • PPT. Désavantage: crée des leçons trop bétonnés, non flexibles; on travaille avec des êtres humains donc on ne peut jamais se fixer à un programme totalement préétabli
  • Exposé
  • Vidéo
  • Support (corps de l'enseignant -- posture, gestuelle)
  • Labo
  • Puzzle
  • Article magazine, partie d'un chapitre…
  • Prise de notes
  • Support de cours

AXE APPRENDRE (élève face au savoir, enseignant a un rôle d'accompagnant) -- rôle de l'enseignant: faciliter l'accès au savoir, accompagner, apprendre à apprendre, rendre les élèves réactifs, déstabiliser les élèves pour qu'ils soient obligés de construire le savoir, travailler à son effacement. Élève: Essayer, expérimenter, construire le savoir, collaborer, apprendre, réfléchir, découvrir, trouver des stratégies, se remettre en question, réfléchir à sa façon d'apprendre (métacognition) --> transférer l'apprentissage.

• Méthodes: socio-constructivisme, pédagogie du projet, active, heuristique, pédagogie par objectifs (mettre des objectifs très précis, les élèves peuvent avancer et acquérir de nouveaux savoirs par petit bouts: permettre à chacun d'atteindre des objectifs (Skinner) , pédagogie de maîtrise, pédagogie nouvelle de Freinet, pédagogie différenciée...
• Stratégies: travail de groupe (mettre ensemble des constructions d'un savoir), questionnement, élèves font une expérience, enseignement programmé, classe inversé, classe "renversée"
• Outils: exercices de découverte, induction (texte qui vise un certain point de grammaire que les élèves doivent extraire), internet (recherche), programmes assistés par ordinateur, jeux didactiques, carte mentale, la situation-problème (faire émerger des représentations des élèves, on les confronte à quelque chose qui crée un obstacle à leurs représentations, et on leur donne les outils pour dépasser cet obstacle)

AXE FORMER : savoir qui "fait le mort": faire apprendre des savoirs-être, compétences, savoir-faire. Le but principal n'est pas de transmettre un savoir. Rôle de l'enseignant: position symétrique à l'élève. Être respectueux envers l'élève, rôle partenaire, collaborateur. Accompagnateur. Transmettre le pouvoir. Responsabiliser l'élève. Former à la citoyenneté. Rôle de l'élève: prendre en main son développement personnel, être respectueux, respecter les règles.

• Modèle: surtout humaniste + relations sociales
• Méthodes: intégrative, libertaire, non-directive, humaniste
• Stratégies: problématiser, argumenter, la jeunesse débat (courant suisse qui promeut le débat politique chez les jeunes)
• Outils: débat, conseil classe, projet voyages, jeux de rôles

Comment préparer un bon cours?

1. Diviser le thème en différents moments qui font unité:

l'introduction, le corps, la conclusion

2. Avoir des objectifs clairement déterminés à atteindre

3. Donner un cours suppose que les élèves apprennent

4. Didactique qui facilite les apprentissages et qui varie les approches (différenciation)

5. Évaluer les apprentissages! Se fixer les objectifs et préparer l'inter avant une séquence

6. Soigner les consignes (possiblement les mettre à l'écrit)

7. Exemplification qui permet la mémorisation et la compréhension

8. Encourager les élèves.

COMMENT JE JUSTIFIE MES CHOIX PÉDAGOGIQUES ET DIDACTIQUES?

Le choix du métier d'enseignant aujourd'hui présuppose que l'on est convaincu du fait que chaque élève peut et doit acquérir le socle commun des connaissances et des compétences. Cela entraîne forcément une variation des approches didactiques, parce qu'"il n’y a pas deux apprenants qui apprennent de la même manière" (Burns, R. 1971. Methods for individualizing instruction. Educational Technology). Je crois, tout comme Philippe Meirieu, en une "conception ouverte de la pédagogie différenciée, qui associe la diversité méthodologique, l’attention aux difficultés des élèves et l’inventivité pédagogique" (Meirieu, P. "Pédagogie différenciée", repéré à https://www.meirieu.com/DICTIONNAIRE/pedagogie_differenciee.htm). Ainsi, je justifie la variation dans mes approches didactiques par la fonction de l'école dans la société aujourd'hui, qui est celle de transmettre à chaque élève un socle commun de connaissances.